L’Evadé de Belle-Île

Le 27 août 1934, dans la colonie pénitentiaire de Belle-Île-en-Mer, les jeunes détenus entrent dans le réfectoire. Mais ce soir-là, l’un d’eux a le malheur de manger son bout de fromage avant sa soupe. Les matons lui tombent dessus et le frappent violemment. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : les autres enfants, depuis trop longtemps maltraités, se rebellent. Ils maîtrisent les gardiens et s’évadent. Une cinquantaine de prisonniers dans la nature ! Dépassées, les autorités promettent 20 francs à quiconque ramènera un fuyard. Touristes, habitants de l’île, tout le monde s’y met et tous les enfants sont rattrapés en moins de deux jours. Jacques Prévert, présent par hasard sur l’île, est choqué par ce qui voit. Il en tirera une magnifique poésie, La Chasse à l’enfant :

« Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Au-dessus de l’île, on voit des oiseaux
Tout autour de l’île il y a de l’eau… »

Le nom du détenu à l’origine de la mutinerie n’étant pas connu, j’ai essayé d’imaginé sa vie au « bagne pour enfants » de Belle-Île.

De magnifiques aquarelles de Piero Macola illustrent l’album.

Résumé : « J’ai été sur l’île, moi aussi. Je vous écris pour que les gens sachent que c’est vrai, ce qui a été dit. Si ça peut éviter à d’autres enfants d’y aller… »
En 1934, un orphelin de quatorze ans est envoyé à la maison d’éducation surveillée de Belle-Île-en-Mer. Dans
cette prison aux conditions de vie terribles, il subit violences et maltraitances de la part de ses gardiens et devient le souffre-douleur d’un codétenu. Mais la révolte gronde…

Illustrations : Piero Macola.

Parution : mars 2025 aux éditions des Eléphants, avec le soutien du Centre National du Livre.