Lors du dîner du 27 août 1934, l’un des détenus mange un morceau de fromage avec sa soupe. Comme c’est interdit, des gardiens lui donnent des coups de matraque. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase : cinquante-six détenus se rebellent, maîtrisent les gardiens, font le mur et se dispersent dans l’île. Les gardiens et les gendarmes n’étant pas assez nombreux pour tous les rattraper, les autorités promettent 20 francs de récompense à qui ramènera un fugitif. Pêcheurs, paysans et touristes se lancent alors dans une chasse à l’enfant. Tous les fuyards seront rattrapés en moins de quarante-huit heures. Mais la mutinerie va faire grand bruit…
Depuis plusieurs années, le journaliste Alexis Danan, bouleversé par la mort de son fils à l’âge six ans, a pris fait et cause pour l’enfance malheureuse. Après la mutinerie, il se lance dans une série de reportages pour relater ce qui se passe vraiment derrière le mur d’enceinte des maisons d’éducation surveillée. Il reçoit un grand nombre de témoignages d’anciens détenus. Ses articles dans Paris-Soir, son livre Maisons de supplices et l’action de son ami le député Louis Rollin permettent de sensibiliser l’opinion publique.

Jacques Prévert, présent par hasard dans l’île au moment de la mutinerie, est choqué par ce qu’il voit. Il en tire un poème « La Chasse à l’enfant ». Mis en musique par Joseph Kosma, il est interprété en 1936 par Marianne Oswald puis plus tard par les Frères Jacques.
Jacques Prévert écrit également le scénario d’un film, L’Île des enfants perdus. Son ami Marcel Carné commence à le tourner en 1947 sous le titre La Fleur de l’âge.

Serge Reggiani, Anouk Aimée et Arletty en sont les têtes d’affiche. Vingt minutes sont tournées et montées, avant que le projet ne soit finalement abandonné. Il n’en reste aujourd’hui que les photographies de plateau.

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